La raclette de l’amitié
C’est quand on se retrouve autour d’une raclette, comme hier soir, qu’on réalise à quel point un tel plat est rassembleur. Tout le monde est à table, il n’y a personne à faire le service. Chacun va à son rythme, mélangeant morbier à des champignons, choisissant l’une ou l’autre viande, étalant son mélange sur du pain s’il en a envie. Tous y trouvent leur plaisir tandis que les conversations fusent de partout.
Quelle belle idée a eu Lucie hier de réunir les moustiquaires, la gang de filles du cegep, autour d’une raclette où il faisait bon plus de vingt ans d’amitié et de souvenirs. Oui, nous avons bien quelques rides de plus qu’à 17 ans. Et puis ? Oui, nous avons laissé des plumes dans la grande aventure de la vie. Et puis ? Oui, nous avons des souvenirs de repas, de concerts, de projets. Oui, il y a encore cette amitié, non pas qui dure, ce serait la restreindre, mais bien qui continue, qui évolue. Complices nous étions, complices nous resterons. Sans obligation, mais parce que nous en avons anvie. Et c’est là la beauté de l’amitié.
Nous étions toutes réunies, Lucie, Chantal et Marie-Josée, avec leurs compagnons de vie, des enfants qui, dans pas si longtemps que ça, auront l’âge que nous avions, et moi. Privilège rare que Lucie voudrait annuel, à chaque janvier. Et pourquoi pas ?
Nous aurons toujours 17 ans, n’en déplaise à certains. Et la vie passera. Il y aura toujours une raclette, véritable ou symbolique, pour nous réunir.