Lali

28 décembre 2006

Morceau de soleil sur le carré Phillips

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 19:49

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Des milliers de gens passent ici chaque jour. Combien sont-ils à s’être attardés devant la statue afin de savoir que c’est celle du roi George III ? Et qui sait que si le carré Phillips, longtemps appelé le square Phillips avant la francisation de Montréal au début des années 1980, porte le nom de la famille qui a légué cet îlot à la ville avec la promesse de laisser le parc intact ? Qui se rappelle encore que le grand magasin La Baie, qui fait face au carré Phillips, a porté le nom de Morgan jusqu’en 1972 ?

Et pourtant, là est bien la petite histoire de ce parc de la rue Sainte-Catherine où certains s’asseoient l’été pour y déballer leur sandwich tandis que les nombreux pigeons voudraient bien gober les quelques miettes qui tombent.

Et comme la lumière de fin d’après-midi qui s’accrochait aux bâtiments donnait à cet endroit du centre-ville le plus fréquenté à toute heure du jour et de la nuit cette espèce de quiétude, comme si la ville veillait sur ceux qui l’animent.

La tourneuse de pages

Filed under: Sur grand écran ou sur scène — Lali @ 17:08

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Il était certain que Mélanie Provost, la jeune pianiste interprétée par Déborah François qui avait subi un cuisant échec lors de son concours d’entrée au conservatoire dix ans plus tôt allait bien sûr se venger quand elle a eu l’occasion de se retrouver devant celle qui était la source même de sa déconvenue, Ariane Fouchécourt, une concertiste incarnée par Catherine Frot. Oui, tout cela était bien évident. Et encore davantage quand Mélanie, entrée de façon bien innocente dans la vie de la pianiste, deviendra sa tourneuse de pages.

Mais comment ? Ça ne pouvait qu’être insidieusement. Une montée lente. Des regards qui en disent long. Quelques gestes qui paraissent banals. Puis, la chute. En dire plus serait tout dire.

Une belle direction d’acteurs. Un jeu accompli. Et de jolis morceaux de Jérôme Lemonnier, qui se glissent habilement entre Schubert, Bach et Chostakovitch. Voilà une belle réussite que La tourneuse de pages.

27 décembre 2006

Les trois âges d’une lectrice

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 17:30

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Elle a commencé par regarder les images. Puis vint l’heure des mots. Et enfin, celle des magazines de l’adolescence. Et tout cela sous l’œil du peintre Robert Tracy.

Est-ce la même lectrice d’une toile à l’autre? A-t-il eu cette chance de la voir traverser les différentes étapes de son amour pour les mots? Inutile de se poser la question. C’est le résultat qui est réjouissant. Les livres ont continué d’être des compagnons.

Un parc sous la neige

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 9:35

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Ça pourrait être n’importe où. Ça pourrait être n’importe quel parc de Montréal quand la neige tourbillonne et se dépose sur les arbres.

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Mon Montréal, c’est le Montréal des quatre saisons. Et hier c’était cette neige qu’il fallait voir de près dans un parc de l’ouest de l’île. Ou ailleurs. Peu importe que le parc soit immense ou pas.

Je vous dirai seulement que des enfants glissaient sur les douces pentes, que d’autres profitaient de la neige bien collante pour faire des bonhommes de neige, que des chiens couraient, heureux. Qu’il y avait quelques parents qui regardaient tout cela en souriant, d’autres qui immortalisaient la scène avec leur appareil.

Et moi ? Je profitais du temps qui passe.

Passe-t-elle à côté de sa vie sans la voir ?

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:41

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La seule vie qui soit passionnante est la vie imaginaire.
[Virginia Woolf]

Voilà peut-être ce que se dit la lectrice de Hugo Larsen en ce matin d’hiver alors que le gel de la nuit a figé au sol la neige de la veille. Tout est possible dans les livres, semble-t-elle aussi se dire, elle qui rêve à lire les histoires des autres. Peut-être même est-elle passée à côté de sa propre vie par moments. Mais comme elle se pâmait devant les vies exaltantes des héroïnes de romans, elle n’a pas vu ce qu’elle a peut-être raté.

Combien sont-elles comme elle ? Il me semble avoir croisé tellement de ces femmes du temps de ma vie de libraire, de ces femmes qui oubliaient de vivre et qui s’abreuvaient de phrases et de magie qu’elles ne pensaient trouver que dans les livres.

Peut-être que pour certaines cela a été salutaire. Du moins ai-je cette impression. Mais pour toutes celles qui sont passées à côté de leur vie sans la voir ? Je reste dubitative.

Il faut, je crois, un certain équilibre, entre le monde imaginaire et la réalité. Mais je n’ai pas le courage d’aller chuchoter tout ça à la lectrice de Hugo Larsen. Elle semble si paisible. Lui donner le goût de vivre ailleurs que dans les livres la déséquilibrera peut-être. Non, je ne lui dirai rien. À elle de voir si elle a envie et de le faire elle-même.

Des envies de prendre le large

Filed under: États d'âme — Lali @ 3:34

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Des envies de tout mettre dans deux valises et de partir quelques jours. D’aller aérer mon esprit et de prendre des photos. De m’imprégner de lieux que je ne connais pas. D’odeurs, comme de couleurs.

Des envies de solitude, de silence, de vent qui fouette le visage. Des envies de prendre le large, comme il en arrive parfois. Des envies que je ne serai pas en mesure de vivre autrement que par des promenades dans ma ville chérie qui, je le souhaite, m’apporteront autant de plénitude que tous ces ailleurs convoités.

Des envies d’océan, de villes, de montagnes, de paysages à couper le souffle.

Il y en a eu tellement déjà. Au pire, je trouverai dans ma boîte à souvenirs de quoi alimenter mon envie de partir. Au mieux, quelqu’un me proposera une virée quelque part.

J’irai là où le vent fera voler ma chevelure. Dans mes images heureuses ou ailleurs.

Quand la réponse n’est pas dans les livres

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 2:36

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Est-ce de la naïveté, de la confiance ou de la passion, voire les trois entremêlées, quand une femme donne à un homme tous les droits ? La lectrice de Ted Seth Jacobs semble chercher la réponse dans les livres sans la trouver. Elle qui ne s’était pas abandonnée à ce point depuis quinze ans, qui avait livré les plus osés de ses secrets, les plus intimes de ses rêves, a beau chercher: la réponse n’est pas là.

Est-elle sur sa peau où il a laissé les traces de son désir, cette réponse ? Est-elle dans le regard brûlant qui l’a foudroyée ? Est-elle dans le souvenir d’un baiser ? Peut-être est-elle dans tout ça: elle n’est pas dans les livres.

26 décembre 2006

Une vie de bonheur devant moi

Filed under: Vraiment pas sérieux — Lali @ 15:29

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Ou je suis très, très maladroite, ou alors je vais être très, très heureuse… Deux coupes de verre blanc en trois jours, il faut le faire! Celle chez ma sœur ne s’est brisée qu’en trois ou quatre morceaux, ce qui annonçait déjà trois ou quatre années de bonheur. Ça faisait ça de pris ! Mais hier soir, j’ai fait fort. Un geste trop ample et la coupe de la veille abandonnée sur la table est allée valser avant de s’écraser au sol en tellement de morceaux que je me demande si j’ai bien tout ramassé avec le balai puis l’aspirateur… Alors, donc, si tout ça est vrai, me voilà devant des décennies de bonheur. Autant dire jusqu’à la fin de mes jours.

Je ne suis pas superstitieuse, mais là, en cette minute où je viens d’aller marcher dans la neige lourde dans un parc, j’ai envie de croire à toutes ces années de bonheur devant moi. La neige qui se glissait dans mon cou était si douce. Une neige heureuse, presque. Annonciatrice de ce que j’ai découvert en voulant vérifier la signification du verre blanc brisé ? Qui sait. C’est quand même bien des années de bonheur pour compenser pour faire contrepoids à la maladresse, non?

De la musique qui virevolte comme des flocons de neige

Filed under: Trois petites notes de musique — Lali @ 8:51

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Le ciel est lourd et se déverse en flocons mouillés. On a presque l’impression que le soleil ne s’est pas vraiment levé tant on ne le voit pas derrière les nuages bien compacts. Et je regarde tout cela tandis que la musique de Haydn virevolte. Parfait mélange, d’autant plus parfait si le café s’y ajoute.

Et j’aime particulièrement le concerto pour orchestre et hautbois en do majeur qui résonne en cette minute. Il fait frissonner ma peau à la manière de ce que fait la neige quand elle se glisse dans notre cou. Et c’est déicieusement bon ce petit plaisir. Si bon que je crois que je vais me laisser tenter et aller faire un tour dehors tout à l’heure. Et tant pis si je rentre mouillée. La neige, ça ne se vit pas derrière la fenêtre.

Décor de Noël sur la 42e Avenue

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 6:37

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Imaginez des gens qui passent des heures et des heures à faire un décor extérieur de Noël pour que d’autres en profitent. Imaginez, mais ce ne sera peut-être pas encore assez. Il vous faudra vous rendre sur la 42e Avenue, juste au sud de la rue de Bellechasse, dans le quartier Nouveau-Rosemont, pour trouver un tel accueil.

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Les lumières fusent de partout, sous forme de guirlandes lumineuses pendues aux balcons et aux arbres. Des rennes, une maison en pain d’épices, des cadeaux géants, rien ne manque à cette installation féérique qui attire des gens de partout qui suivent le parcours installé pour eux jusque dans la cour de ce pâté de maisons.

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Lutins et cannes de Noël nous invitent et nous continuons la visite au milieu d’une poignée de gens qui font ce même périple.

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Nous sommes nombreux et comme certains décors sont derrière des vitres, il n’est pas toujours facile de prendre une photo qui « sorte » bien. La crèche est notamment magnifique.

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Même le Père Noël a installé son atelier de jouets dans la cour, où un train électrique tourne en permanence tandis que tous les jouets qui font la joie des enfants se bousculent, tous plus beaux les uns que les autres.

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Et c’est sur la pointe des pieds, ébahis, après avoir déposé quelque chose dans la boîte de métal qui servira à appuyer la Fondation Rêves d’enfants, que nous quittons les lieux.

Quand des gens font le bonheur des uns et qu’ils font que ce bonheur en procure aussi à d’autres, c’est là qu’on peut dire que la magie de Noël existe. Oui, j’ai encore les yeux qui s’écarquillent.

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