Lali

13 décembre 2006

Et si elle préférait les livres aux fêtes ?

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 14:40

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Il y a suffisamment de livres derrière la lectrice de l’artiste de Singapour Sia Joo Hiang pour qu’elle puisse passer un long moment sans sortir de chez elle et sans avoir à adresser la parole à quiconque pendant quelques semaines.

Je n’ai pas à l’envier. Son décor est trop pareil au mien pour que je le fasse. Il reste un doute, tout de même. S’isolera-t-elle dans sa bulle avec ses livres comme j’ai envie de le faire entre Noël et le premier de l’an ? Envie, mais reste à voir si j’en serai capable et si on me laissera le faire.

Je vois déjà toutes ces soirées à venir, en commençant par celle d’aujourd’hui pour le souper de Noël du service où je travaille. Et là où les autres voient raisons de se réjouir et de faire la fête, je vois obligation et guère de plaisir. Même chose pour la fête du bureau le 22, le souper de famille du 23…

Je sais que je devrais penser à la solitude des uns au moment des Fêtes plutôt que de songer au fait que j’aimerais tant être seule, moi. Que j’aimerais tant ne pas jouer cette comédie. Mais je le jouerai, le jeu, je ferai comme si, étant donné que j’ai réussi à obtenir qu’on me lâche les rênes le 24.

Et il y aura cette semaine de vacances, la première de ma vie à cette période de l’année, depuis l’université. Et il y aura le fait que je ne me tape plus toutes ces heures et ces soirs comme c’était le cas du temps de ma vie de libraire. Alors, pourquoi, à la lumière de ceci, n’ai-je pas plus le sens de la fête ? Alors pourquoi la simple perspective d’une bibliothèque remplie de livres me semble plus invitante que ces réunions ?

Un peu du soleil de l’île de Noirmoutier

Filed under: Ailleurs — Lali @ 10:59

noirmoutier

Et parce qu’il fait une pluie battante et parce que celle-ci a si bien caché la lumière venant de l’extérieur que j’ai dû allumer la petite lampe du bureau en plus du plafonnier pour tenter de voir un tant soit peu clair, je me mets à rêver… comme toujours. À des lieux de lumière, à des moments de soleil et de douceur.

Pourquoi Noirmoutier ? Pourquoi cet endroit plus qu’un autre ce matin ? Il ne sert à rien de questionner les paysages qui surgissent de la mémoire voyageuse. Il ne sert à rien de chercher loin ce qu’on n’a nul besoin de savoir.

L’image a surgi et j’ai envie de conserver de cette île de Vendée les dunes balayées par le vent, les marais salants, le passage du Gois, cette route submersible qui mène à la terre ferme et qu’on ne peut pratiquer qu’à marée basse. Me laisser envahir par tout ça, par l’odeur de l’océan qui, quand elle nous chatouille les narines, nous fait sentir tellement en vie que tout trouve enfin un sens. Et je veux sentir sur ma nuque le vent comme je le sentais ce jour de juin 1982.

Et je ferme les yeux. Il y a sûrement un battement d’ailes pas très loin. Me voilà rattrapée par mon rêve. Comme il fait bon ce souvenir de Vendée alors que le ciel déverse ici son trop plein. Comme il fait bon ce soleil dans ma tête. Il n’y a rien de tel que le rêve.