Lali

12 décembre 2006

Le refuge de la lectrice

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 22:55

samuelrein

Peut-être que les lectrices trouvent refuge dans les livres parce que la vie les blesse trop. Je ne vois que cela chez la lectrice de Samuel Rein. On l’aura encore déçue. Encore une fois, comme si souvent. Peut-être pas exprès, mais elle a mal.

Et elle aura retrouvé le seul univers dans lequel elle est vraiment bien, celui dans lequel personne n’entre. Et peut-être laissera-t-elle de moins en moins de gens entrer et se soustraira-t-elle aux rencontres diverses pour rester là, sur son fauteuil, avec ses chers compagnons.

Un jour vient où, de guerre lasse, les lectrices choisissent le monde des livres parce que celui des relations sentimentales leur aura fait trop mal. Il en va de celle-ci, semble-t-il. Sûrement de beaucoup d’autres.

Il suffisait d’un mot pour ouvrir les échanges

Filed under: Revendications et autres constats — Lali @ 10:36

barrepiano

Sans la musique, la vie serait une erreur.
[ Friedrich Nietzsche ]

Une erreur ? Je ne suis pas certaine que le terme soit bien choisi. Vraiment pas. Cela me semble quelque peu péremptoire. Une nuance aurait été de mise. Juste un peut-être n’aurait pas été de trop. Du moins est-ce ainsi que je vois les choses. J’ai toujours eu un peu de mal avec ces phrases affirmatives fermées. Je préfère celles qui laissent supposer, qui ouvrent la porte aux débats. Pas celles qui laissent entendre que c’est ainsi, et toc, voilà, vous faites avec.

Et pourtant, ce n’est pas parce que je n’aime pas la musique: je ne pourrais vivre sans elle. Mais il n’y a que son absence qui pourrait faire que la vie serait peut-être une erreur (ou un moins grand bonheur). Que serait-elle sans la poésie ? Sans les levers de soleil ? Sans les rires des enfants ? Sans les couleurs de Chagall ou de Klimt ? Sans l’odeur du café ? Sans la neige durcie qui fait crouch crouch sous nos pas en plein janvier ? Sans des bras qui s’ouvrent et se ferment sur soi ?

Sans musique, la vie ne serait sûrement pas la même, mais de là à dire qu’elle serait une erreur… Il y est allé un peu fort, Nietzsche. Enfin, si cette traduction est bel et bien la bonne, et si elle n’a pas subi une adaptation un peu trop libre lors de son passage vers le français.

Non, décidément, je n’aime pas cette fermeture, cette affirmation qui n’ouvre à rien sinon qu’à un débat houleux, où l’un contredira l’autre, alors qu’un simple peut-être aurait ouvert la porte à des réflexions généreuses.

C’est tout moi de chercher le partage et non l’affrontement. D’aimer des phrases qui donnent à échanger. Je n’aime pas ce qui engendre la confrontation – et que ça -, pas par peur, non, mais parce que j’aime trop les vrais échanges et la paix. Et c’est pourquoi je ne peux adhérer à la phrase de Nietzsche qui avait bien un petit quelque chose mais qui est surtout limitative et restrictive.