Café, délices et orgues
C’est un matin où il fait bon le café et la musique. Un matin où je me laisse bercer par Bach. Des orgues qui m’en rappellent tant d’autres. Particulièrement celles de l’église Saint-Jean-Baptiste ces soirs où j’allais m’asseoir religieusement sur les bancs de bois pour écouter quelque concert. Parce que ce lieu a une signification bien spéciale pour moi. Il y a longtemps, très longtemps, ma grand-mère chantait dans la chorale de la paroisse et c’est aussi là qu’elle a uni son destin à celui qui a été le héros de mon enfance et pour qui j’ai été le bonheur de sa vieillesse.
Tout à côté de la rue Saint-Denis, rue Rachel, à quelques coins de rues du quartier portugais, l’église Saint-Jean-Baptiste se dresse, sans prétention. Quelques volées de marches y mènent, lesquelles j’ai toujours franchies avec enthousiasme, car chaque fois que je suis allée dans ce lieu, c’était toujours au nom de la musique, qu’il s’agisse de récitals d’orgue ou d’orchestres, de quatuors à cordes ou de soirées dédiées à des extraits d’opéras.
Et ces orgues majestueuses, de facture Casavant Frères, sont remarquables. Je ne me lasserai jamais de m’asseoir là et de me laisser emporter comme je me laisse emporter ce matin par les doigts de Marie-Claire Alain sur les claviers.