Lali

26 novembre 2006

La lectrice du dimanche

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:27

ninam

Il y a chez la lectrice de la peintre états-unienne d’origine russe Nina Mikhailenko un peu de ces dimanches où on traîne en pull. Un peu de ces dimanches matins où le café goûte le bonheur. Va-t-elle comme moi des livres à l’écriture, de la chaise au lit, en écoutant la symphonie no.1 de Beethoven ?

Il me plaît de l’imaginer vivant selon mon rythme. Il m’amuse de penser qu’elle a vu comme moi le soleil se lever une heure après son premier bol de café. Et qu’elle regarde le rose délicat du ciel à sa fenêtre. Un peu paresseuse. Rêveuse.

Et qu’elle ne choisira ni la musique ni les mots, mais prendra les deux. Et que la journée coulera en douceur, sans heurt, à la faveur de ce ciel et du bonheur d’être en vie et de pouvoir goûter à tout ça.

Des routes qui mènent à soi

Filed under: Mes histoires belges — Lali @ 1:08

routes_belg

Et je rêve de ces routes de Belgique, en pays d’Ourthe-Amblève. De ces routes zigzags qui nous entraînaient de villages en villages en passant par les sous-bois, tandis que j’écoute « When did you leave heaven » de Lisa Ekdahl, cadeau d’Armando. Et je rêve à cet ailleurs de bonheur que j’espère retrouver dans quelques mois.

Et je rêve à ces routes qui m’ont séduite. Comment sont-elles quand on les emprunte en compagnie de quelqu’un qui pose sur soi des yeux tendres et qui caresse nos cheveux ? Sont-elles encore plus belles ? Plus belles parce qu’on peut les partager et voir dans les yeux de l’autre l’émerveillement ?

Et je rêve à ces routes d’il y a seize mois. Ces routes qui, d’une certaine manière, ne m’ont pas menée seulement de village en village, mais bien vers moi-même. Je ne savais pas à quel point elles allaient changer toute ma vie. Je ne savais pas encore comment après ces routes j’allais m’ouvrir à la douceur de vivre en cessant de me torturer pour des choses qui n’en valent pas la peine. Je ne savais rien de tout cela.

Et ce soir, sur quelques notes de musique tandis qu’il fait nuit, je sais le bonheur de ces routes, je sais le bonheur de ma route. Une route sans itinéraire où je glanerai chaque minute pour l’inscrire à même ma peau et mes prunelles.

25 novembre 2006

Une lectrice dans le noir

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 17:30

daletopsom

Et si pour quelques heures la lectrice de Dale Topsom laissait là les livres pour le désir d’un homme ? Et si elle désertait les pages pour parcourir un corps ? Et si elle s’abandonnait aux lèvres de l’amant ?

Elle est songeuse, la lectrice dans le noir, alors que la nuit tombe sur la ville et que son corps s’ouvre déjà dans l’attente. Elle est rêveuse, celle qui a accepté de poser les bouquins pour se laisser porter par la passion des sens.

Il y a des jours où il est temps de vivre ce qu’il y a dans les livres, se dit-elle.

24 novembre 2006

Bon anniversaire à mon blog!

Filed under: Couleurs et textures,Qui est Lali? — Lali @ 0:29

renoir

Ça y est, le blog de Lali a un an depuis quelques minutes… Et pour respecter ce à quoi je ne céderai jamais, vous ne trouverez pas ici de photos de moi ou de mes amis. Mais je me permettrai un clin d’œil en ce jour. Voilà à quoi Lali pourrait ressembler… car peut-être a-t-elle été dans une autre vie un modèle du grand Renoir. Et si ce n’est pas le cas, elle aurait bien aimé, car il savait peindre ces femmes bien en chair et tellement en vie.

Et aux femmes aux corps parfaits qui regardent les autres avec mépris, je dirai ce que l’une de ces belles femmes rondes a dit et qu’un ami m’a répété: les femmes parfaites sont sur les calendriers des garages, les autres sont sur les murs des musées.

23 novembre 2006

Des papillons dans mon jardin

Filed under: États d'âme — Lali @ 22:30

fleurs9

Je savais déjà ce que j’allais écrire. Et juste au moment où j’allais appuyer sur le bouton « fichiers » pour aller chercher l’image choisie, j’ai vu un chiffre rond. 500 articles publiés. Tout ça, la veille du jour où ce blog aura un an de vie. Je me savais bavarde, c’est confirmé.

Fin de la parenthèse. J’avais plutôt envie parler de papillons. De ceux qui viennent ici sur ces pages butiner un peu. De cette image que j’ai trouvée qui les représente et qui m’amuse.

Ils sont beaux, ces papillons. Ils arrivent ici avec ce qu’ils sont, virevoltent, se posent, et repartent. Ils savent qu’ils seront toujours accueillis avec un sourire ou une anecdote. Certains s’attardent sur un bouquet tandis que d’autres visitent ce jardin qui n’en finit pas de s’étendre. Et c’est bon de les voir aller ici et là en toute liberté. Puissent-ils en repartant rester aussi libres, c’est ce que je leur souhaite.

Souhait dans un parc

Filed under: Mes histoires belges — Lali @ 0:32

parcmariemont

Un jour de juillet 2005, alors que Fa me faisait découvrir son parc, celui de Mariemont, celui de ses errances et de son inspiration, un paon s’est présenté à nous et nous a offert la plus belle des roues. Demi-tour à droite, demi-tour à gauche. Il s’est pavané pour nous. C’était la première fois que j’assistais à un tel spectacle. Et parce que je fais parfois des trucs auxquels d’autres ne pensent pas, j’ai fait un vœu, comme à la plupart des premières fois. Puis, j’ai laissé là ce vœu, dans ce parc que nous avons partagé, dans ce parc qui était le sien et qui est devenu le nôtre. Car si nous avions signé un pacte fraternel à vie bien avant de nous rencontrer, c’est ce jour-là que tout s’est joué. Et ce vœu, il était pour lui, pas pour moi.

Je n’ai jamais raconté cette histoire à Fabien. Mais comme aujourd’hui le rêve est devenu réalité, j’ai envie de dire que ce jour-là, ce que j’ai souhaité à mon frère d’adoption est cet amour qu’il vit en ce moment. Cet amour fou qui lui donne des ailes en permanence et pas juste quand il s’élance du ciel parachute au dos.

Frérot, si tu savais comme ta sœurette est heureuse de te savoir amoureux. Si tu savais comme les paons sont merveilleux. Si tu savais comme le parc de Mariemont avec toi était beau. Mais tu sais déjà, je sais.

22 novembre 2006

La lectrice contorsionniste

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:19

everley

Elles sont parfois contorsionnistes, ces femmes qui aiment les livres. Il suffit de contempler cette toile de Cherrill Everley pour s’en convaincre si jamais on a un doute.

Il n’y a pas de lieu qui lui soit interdit, pas de position trop inconfortable quand la lectrice se laisse gagner par l’imaginaire des autres. Et quel sourire de satisfaction sur les lèvres de celle qui a trouvé dans sa pose tout le confort du monde pour s’adonner à un de ses plaisirs. Elle pourrait être allongée sur le plus douillet des lits qu’elle ne serait pas plus à son aise. Il faut laisser aux lectrices la liberté de choisir. Les lectrices n’aiment pas qu’on leur impose des règles.

21 novembre 2006

Dijon pour l’intensité d’un moment

Filed under: Ailleurs — Lali @ 23:12

dijon

Quelqu’un que je connais sera dans quelques heures dans ce Dijon peint par Bruce Bingham, un Dijon que j’ai vu trop vite mais dont je conserve un souvenir impérissable. De la deuche de Christine aux rues qui m’émerveillaient par leur charme. De nos sourires à toutes les deux parce qu’enfin, nous n’étions plus des correspondantes mais des amies dont l’une entrait dans la vie de l’autre, ce que Christine a fait quelques années plus tard en me visitant à son tour. Christine, que j’espère revoir en 2007. La Picardie, après tout, c’est tout à côté de la Belgique et de la Champagne.

Dijon, c’était pour une rencontre du cœur. Un moment d’intense bonheur.

Et le bonheur, il est là, partout, inscrit, à inscrire, à s’inscrire. La chance, c’est de pouvoir le voir et le goûter. Rien d’autre.

Mon premier baiser

Filed under: Images indélébiles — Lali @ 23:11

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Est-il possible de raconter un premier baiser? Est-il possible de trouver un quart de siècle plus tard les mots pour le dire? Est-il vraisemblable que l’émotion soit restée inchangée? Peut-on en fermant les yeux retrouver ce moment magique et le capturer en des mots?

Il neigeait une neige blanche et douce comme il en tombe souvent en mars, rue Saint-Denis, alors que nous étions attablés devant un repas. Nos yeux s’étaient touchés mille fois, nos doigts entrelacés quelquefois.

Puis, tandis qu’il nouait mon foulard autour de mon cou, nos bouches se sont trouvées. Apprivoisées. Aimées à la folie. Un vrai baiser de cinéma. Une grande première réussie. Pas étonnant que j’aie pris goût à la chose.

Quand une lectrice remonte le temps

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:32

hettinger

Relit-elle des poèmes d’il y a 20 ans ? Est-ce cela qui donne à la lectrice de David Hettinger cet air songeur ? Il me semble trouver sur son visage des traces du mien cette nuit alors que je parcourais phrase par phrase des textes d’avant.

Attendrie sur ce qu’elle a été, elle est à la fois critique de ses propres écrits. C’est ce que je perçois. On ne peut pas des années plus tard, en trouvant les strophes d’un autre temps, ne pas voir les failles ou les jolis jeux de mots. On ne peut pas non plus faire comme si retourner en arrière ne remuait rien en nous.

Elle est troublante la lectrice de ce matin dans le regard qu’elle pose sur ses mots. Il y a déjà quelque chose d’elle qui revient plus fort que tout, et je crois que ça s’appelle le goût de retourner à la poésie.

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