Lali

9 novembre 2006

Une lectrice qui s’enflamme

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 23:23

pperdue

Il y a quelque chose d’infiniment chaud dans l’orange choisi par Paula Perdue pour sa lectrice. Mais aussi de glacial dans le vert qui le découpe. Si bien que l’attirance de départ qui nous pousserait à nous lier à la liseuse, à vouloir la connaître, à cause de cette chaleur qui se dégage du tableau se voit contenue, freinée.

Mais regardez encore. Imaginez plutôt ceci. Une femme froide de vert vêtue, désabusée. Elle s’installe sur le sofa orange et la lecture du livre éclaire tout, si bien que là où on corps s’est posé, le sofa est devenu vert alors que tout son corps a elle s’est enflammé.

Suffisait-il de quelques lignes de ce roman pour la toucher et faire jaillir une flamme non éteinte ? J’aime à penser que les livres ont un effet tel, qu’ils changent la vie des gens et le regard sur les choses. J’aime à imaginer que celle revenue de tout, à cause de quelques phrases, a laissé tomber le masque de son visage pour laisser vivre un sourire ou un éclat dans ses yeux. Et c’est ainsi que je la vois désormais. Elle n’est plus inatteignable ou froide, mais lumineuse et ouverte.

Une autre page de mes aventures belges

Filed under: Mes histoires belges — Lali @ 0:37

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Deux soirées à distribuer des CD gratuits en tant que bénévole pour la délégation Wallonie-Bruxelles au Québec. Deux soirées à offrir à ceux venus voir Saule (hier) et Jéronimo (aujourd’hui) quelque 20 artistes belges réunis sur un album qui donne un peu la couleur de la chanson belge en ce moment. Et le plaisir de pouvoir dire que ce disque est offert par la communauté française de Belgique avec la collaboration de Wallonie Bruxelles Musique représenté par un attaché commercial avec qui j’ai pu un peu causé hier et aujourd’hui. Une Québécoise qui défend la chanson belge et qui la connaît plus que bien des Belges, je crois que ça lui a plu. Il a promis de m’envoyer quelques compilations que je puisse continuer à faire de la promotion et encore plus pour me faire plaisir, je crois.

Non, je ne suis pas belge de sang, mais sûrement de cœur. Je crois que mon enthousiasme pour son petit pays a aussi plu à Gaëlle, une jeune scripte belge passionnée de cinéma ici pour un an. Nous étions jumelées pour la distribution de CD les deux soirs et nous en avons profité pour souper ensemble avant de nous diriger au cabaret du Musée Juste Pour Rire. Nous n’avions pas des heures devant nous et quand nous avons dit à la demoiselle qui faisait le service que nous allions voir Jéronimo, elle s’est tout de suite empressée de nous dire que le patron du restaurant était belge. Bien entendu, je le savais, je fréquente le lieu depuis nombre d’années et j’ai même fait la fête avec lui et quelques Belges lors de la journée Wallonie-Bruxelles en juillet. C’est bien pour cette raison que j’avais choisi le Magellan pour lieu de rencontre. Une Belge dans un restaurant tenu par un Belge avant le concert d’un chanteur belge, c’était incontournable.

Gaëlle est bruxelloise, mais elle a un gros faible pour la Meuse et la Sambre, pour le village de Namêche qui fait partie de mon parcours belge et où elle a travaillé sur un tournage. Et de fil en aiguille, parce que j’aime la Belgique, que je la connais un peu et que je m’emballe en parlant des villes et des gens, nous avons parlé de voyages, des gares, de celle des Guillemins en rénovation et de celle de Namur plutôt moderne, mais qui lui fait briller les yeux. Alors, c’est celle de Namur que j’ai choisie pour parler de Gaëlle la voyageuse. Qui, même si elle n’aime pas les plages de la mer du Nord, ira voir la gare d’Ostende sur qui le temps ne semble pas avoir laissé de traces et qui a tout de cette époque où la petite ville était la destination de choix, parce que je la lui ai vantée.

Pourquoi, me demande Denis, alors qu’il commence à parcourir page après page les aventures de Lali, dans un courriel qui vient d’entrer à l’heure où j’écris ces lignes, cette « passion » pour la Belgique ? Parce que.

Parce qu’elle est entrée dans ma vie il y a près de trois ans en jouant au scrabble sous les traits de quelqu’un qui allait devenir un ami très cher. Et que depuis, quoique je fasse, je ne trouve que des Belges (ou presque) sur mon chemin. Que parce la Belgique ne cessait d’arriver à moi, j’ai voulu l’apprivoiser, la connaître plus que superficiellement. Alors, j’ai plongé dans son histoire, dans sa littérature, dans sa peinture, dans sa musique, et je suis allée voir sur place si mon enthousiasme correspondait à la réalité. Et que de là-bas, je suis revenue encore plus séduite qu’avant de partir; que les contacts avec les habitants du pays de Brel continuent de se multiplier; qu’il y a sûrement un peu de ce pays en moi.

Et je pourrais pendant des pages et des pages continuer à parler de ce pays où j’ai été si heureuse et que j’ai quitté avec tristesse. Mais ce n’est pas un pays que j’ai laissé derrière moi, c’est plus que ça, ce sont les gens de ce pays qui m’a ouvert les bras. Et qui ont fait qu’il me tarde de les retrouver ou de rencontrer ceux qui sont entrés dans ma vie par le net depuis. Ce n’est pas demain la veille que je vais en finir avec mes histoires belges. Encore une de ces choses dont je suis certaine.

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En juin, Gaëlle rentrera à Bruxelles, nous avons quelques mois devant nous pour aller voir des films, assister à des concerts ou nous promener. Après, ce sera elle qui me fera découvrir son Bruxelles et pourquoi pas Namur qu’elle aime tant où je n’ai passé que quelques heures?