Saule et les Pleureurs ou comment déchaîner le Lion d’Or
Quelle énergie, quelle folie, quelle fureur de vivre que Saule et ses Pleureurs sur la scène du Lion d’Or. Quelle poésie aussi, quel sens de l’autodérision. « Fils illégitime d’Alexandre le bienheureux » m’a chuchoté un fidèle du Coup de cœur francophone depuis 20 ans. Je n’ai pu qu’acquiescer : c’est si bien dit.
Et de Saule, je ne connaissais que Si et si bien que j’ai pu la fredonner tandis que sur scène se déployait la belle synergie de cette bande de bons vivants à l’humour bien belge. Ce que sait faire Saule (né Baptiste) avec sa voix relève parfois du brio. Et tout cela avec un tel naturel, avec une telle envie de partager autant avec ceux qui l’accompagnent que ceux qui se sont levés d’emblée pour un rappel et qui seraient bien restés là encore un moment à découvrir ce petit quelque chose qui fait qu’ils iront loin.
Je leur souhaiterais bien des salles plus grandes si c’est ce qu’ils souhaitent eux aussi, mais je pense que les petites salles intimes comme celle de ce soir sont tout à fait appropriées pour conserver cette complicité avec le public qu’ils savent créer.
Non, je n’ai pas résisté à l’envie de partir avec le CD sous le bras. Et je crois même que Saule va être de service non stop sur le lecteur ces prochains jours. Je dis ça, mais bon, je sais bien que je suis changeante, avide de tout et qu’il y a bien autre chose qui me fera un signe un soir ou un autre même si pour le moment je suis dans le ravissement. Et si j’allais rêver? Le soleil me réveillera bien assez vite.