Lali

19 août 2006

À petits pas vers les lectrices-muses

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 12:31

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Il a d’abord choisi de les regarder de loin, de ne pas déranger leur lecture ni leur concentration.

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Puis il s’est approché sans les bousculer alors qu’elles étaient plongées dans quelque chose qui les occupait totalement. Il ne se doutait sûrement pas qu’elles faisaient sûrement abstraction de lui tant elles étaient absorbées.

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Puis il s’est aventuré à en croquer une de profil.

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Et enfin, William Crain a osé le face à face, ce qui ne semble pas avoir dérangé la liseuse. Et j’aime que les lectrices n’aient pas failli dans leur tâche de muses, même si ce que j’ai imaginé de l’approche n’a peut-être aucun lien avec le réel. J’aime inventer des histoires au même titre que Crain aime peindre des lectrices.

Amitié suisse

Filed under: Ailleurs — Lali @ 12:24

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Cette semaine, Anne-Françoise et moi avons toutes deux fêté nos 45 ans, à une journée près et 6000 km de décalage. Encore une amitié qui dure depuis vingt-cinq ans et qui ne souffre ni de la distance ni des absences prolongées. Qu’on sait reprendre là où l’échange s’est arrêté. Voilà un des beaux cadeaux de la vie.

Qu’il était bon de renouer avec elle et de la trouver toujours aussi dynamique et chaleureuse. Et de repenser à notre promenade en Valais, dans son chez elle, sa Suisse tant aimée, et particulièrement à Évolène, dont je conserve un merveilleux souvenir. Bien entendu, le lac Leman m’a charmée, les Alpes, la route, le fendant – hic -, mais c’est de ce village que je conserve les plus belles images. Difficile à dire pourquoi, mais le souvenir est bien là, aussi vif que s’il datait d’hier.

Quand le village a surgi au détour de la route que nous parcourions, ce fut magique. Toutes ces vignes alignées et ces maisons sorties tout droit d’un conte de fées. Et ce calme. Et le bonheur de nous retrouver toutes, Anne-Françoise, sa sœur Marie-José, Odile, notre amie parisienne, Monique et moi, dans ce paysage à couper le souffle. Le jour où je retournerai en Valais, il me faudra repasser par Évolène.

Anne-Françoise a proposé Zermatt pour 2007. Ce n’est pas l’idée ne me séduise pas, mais je crois que ce sera plutôt 2008, comme je tiens à aller en Champagne et en Belgique l’an prochain. Mais quelle merveilleuse idée de nous retrouver en Suisse toutes les deux et de préparer ce projet. J’adore rêver de voyages que je ferai ou déjà accomplis. J’aime toute cette préparation longue et minutieuse qui précède les départs, même si sur place j’improvise.

Et je crois bien que ce nouveau projet va lui aussi m’occuper. Seul hic : il n’y a décidément pas assez d’heures dans une journée.

Elles sont fascinantes

Filed under: Revendications et autres constats — Lali @ 1:55

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Elles sont fascinantes, ces femmes, mes amies, avec leurs histoires. Toujours en train de calculer le geste, le risque de faux pas, la distance pour LE gagner et l’erreur à ne pas commettre. De véritables mathématiciennes avec leurs équations compliquées et leurs extrapolations dignes du plus grand statisticien. À battre des cils, à minauder, à jouer. Mais n’allez surtout pas leur dire qu’au nom d’un mot doux ou d’un câlin, elles gomment leur personnalité pour s’effacer au profit du mieux-être du monsieur à conquérir.

Oui, je les regarde aller, ahurie. Pourtant, je les vois agir depuis des années. Se faire allonger les cheveux parce que le prétendant préfère. Devenir végétarienne parce que monsieur l’est. Écouter du jazz parce que l’homme du jour en raffole alors qu’elles ont toujours détesté ça. Ne plus se maquiller parce que, paraît-il, ça fait trop Barbie pour celui qui aime les filles naturelles. Attendre qu’il rentre – très tard – pour souper alors qu’elles meurent de faim. Et des meilleures, et j’en passe.

Elles viendront me dire que j’ai tout faux si je passe une remarque sur leurs gestes, il va de soi. Elles me diront que je n’ai pas compris, qu’il faut s’intéresser aux activités de celui qu’on aime – ou dont on voudrait se faire aimer – et que c’est ce qu’elles font. Devenir leur ombre aussi, je suppose, mais chut, elles vont sortir leurs griffes et me dire qu’avec un raisonnement comme le mien, pas étonnant que personne ne veuille de moi. Et c’est reparti. J’ai beau leur dire que ce n’est pas devenir une autre que moi que je veux, elles trouveront toujours à redire.

Elles sont fascinantes, vous dis-je. Et qu’après elles s’étonnent de se faire embobiner alors qu’elles gobent tout. Non mais. Et je devrais me taire? Ne pas leur dire que je ne les reconnais plus? Et leur rappeler qu’avant l’arrivée du prince charmant, elles aimaient les comédies romantiques? Le trekkiste de leur vie le leur a fait oublier! Leur dire tout bas qu’il n’y a pas si longtemps elles aimaient lire au lit? Que non, monsieur ne supporte pas une lampe de chevet si lui a décidé de dormir. Mais où ai-je la tête?

Je les regarde aller, courber le dos pour une caresse. De jolis animaux de compagnie. Elles tendent même la laisse au maître. Elles ne sont pas fascinantes, elles sont pathétiques.

Je suis à peine cynique, si ce mot s’applique ici. Et plus ça va, plus je me tais. À quoi bon? Elles sont tombées dans la potion magique du plaire-à-n’importe-quel-prix. Et j’ai compris: je ne possède pas l’antidote. Le réveil sera brutal et bien entendu, entre deux hommes de leur vie, elles reviendront trouver mon oreille et me dire plus jamais. Jusqu’au prochain. Et vogue le navire.