Lali

20 février 2006

À voix basse

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 18:06

mvb

Rares sont les écrivains qui nous laissent véritablement entrer dans leur intimité. Rares sont ceux qui se donnent en écrivant comme le fait Régine Vandamme dans Ma voix basse.

Brugeoise de naissance, journaliste, puis chargée de projets chez Casterman et directrice de la maison de la culture de Tournai, Régine Vandamme avait le parcours tout désigné pour devenir écrivaine, ce qu’elle a fait pour souligner ses 40 ans en 2001, puis éditrice, ce qui est tout récent avec la fondation des éditions de l’Estuaire.

Amoureuse des livres comme peu, elle livre dans ce récit ses lectures, ses rêves, ses interrogations, sa vie de femme, de mère, d’épouse, ses liens avec sa mère, sa passion pour le chocolat, ses bribes de vie, sans censure, sans restriction, sans mesure. On aime le style ou pas. Parce qu’il y a dans Ma voix basse des questions et des énumérations, s’il faut en définir le contenu. Et que ça.

Mais quelles questions. Quelles réponses aussi. Quel voyage en soi exceptionnel que celui de Régine Vandamme. Le sien, dans un premier temps, mais aussi le nôtre. Car chaque question, chaque réponse constituent des entrées sur nos propres questions, sur nos vérités ou nos doutes.

Des questions comme  » À quoi tu penses ? « ,  » Où vas-tu ?  » ou  » Qu’est-ce que tu cherches ? « , pour n’en nommer que trois des dix-neuf qui servent de titres aux chapitres. Et des réponses troublantes, des phrases fortes ou toutes simples mais qui rejoignent.

J’ai envie de dire que la nuit est un climat en soi.
Je ne sais pas si les écrivains se comportent comme des personnages de roman dans la vie de tous les jours.
J’aime les titres des livres de Jean-Paul Dubois et de Thomas Gunzig.
Je cherche du doigt sur la carte de ma vie le chemin de l’insouciance.

Quelques phrases. Mais il y en aurait tant à extraire. Tellement qui me séduisent ou me questionnent à mon tour. Quel tour de force que Régine Vandamme en son jardin. Quelle générosité sans complaisance, aussi.

À lire, à relire. Et à partir d’une phrase, écrire.
À voix basse. Pour trouver aussi la mienne.