Lali

24 janvier 2006

Je ne bouderai pas mon plaisir, jamais !

Filed under: Revendications et autres constats — Lali @ 14:08

davidcassidy

Comment font-ils, dites-moi, tous ces intellectuels ou pire, ces pseudo intellectuels, pour poser des jugements de valeur sur tout, et particulièrement sur les créations artistiques les plus diverses ? Comment arrivent-ils à toujours détruire ? Sont-ils inconscients ? Sont-ils trop bêtes pour bouder leur plaisir ? Ont-ils rayé de leur mémoire leur adolescence, leur innocence ?

J’essaie de comprendre. Je constate. Et ce que je constate n’a rien de réjouissant. Nous sommes entourés de ces intellos nés trentenaires avec un jugement sur tout, sans enfance derrière eux, et qui veulent nous diriger dans nos choix. Qui évitent les sentiers de la rime, qui ont inventé le mot kitch, qui s’horripilent devant ce qui plaît à une majorité, qui se font élitistes au profit d’un charabia qu’eux seuls comprennent. Comme si le nom d’une fleur, s’il sort d’un livre de botanique, en latin s’il vous plaît, sent meilleur que le banal mot français.

Non, mais arrêtez, pitié. Il y a une vie en dehors de vos beaux échafaudages et de vos théories.
Quoique je devrais à mon tour apporter des nuances. Il y a les intellectuels purs et durs, il y a les intellectuels snobinards… et il y a les intellos qui ne se prennent pas au sérieux et qui se souviennent.

J’ai toujours un frisson dans le dos quand on m’appelle l’intello de service. Peur qu’on me mette dans la catégorie des sans humour et des sans adolescence. Peur que je ne sois prise pour celle que je ne suis pas. Intello peut-être, mais pas que ça. Je ne veux pas être résumée par ce seul mot. Je revendique le droit de dire que j’aime des trucs qui font dresser les cheveux sur la tête de ces bien intentionnés. Et des trucs absoluement décriés, ce qui a l’heur de me faire encore plus plaisir.

Et je n’ai nulle honte à dire qu’adolescente j’ai parcouru la ville à bicyclette pour trouver des photos de David Cassidy. Que j’ai couvert mes murs et rempli des cahiers de photos tirées de magazines. Aucune honte. Et aucune à dire que certaines chansons mielleuses me plaisent. Je ne mettrai pas de côté mon plaisir au profit des valeurs supposément sûres de ces usurpateurs d’émotions. Qui peut-être, se gavent de Dalida en cachette, tout en la démolissant sur la place publique.

Je suis une intello, mais je ne fais pas partie du monde des intellectuels. Et je m’en porte très bien, merci. Ne me limitez pas à cela, regardez-moi vraiment. Et si un jour je dérape, si je n’ose plus dans un café chanter aussi fort que Dassin à la radio, c’est que je serai des leurs. Et ce sera le jour le plus triste de ma vie.