Lali

28 décembre 2005

Laissez les écrivains vivre !!

Filed under: Revendications et autres constats — Lali @ 14:42

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Ne tuez pas les écrivains avant leur heure! Laissez-leur un peu de temps encore!
Ne me demandez plus le dernier livre d’Amélie Nothomb, le dernier roman d’Alexandre Jardin, le dernier Werber ou le dernier Michel Tremblay. Aucun d’eux n’a pris sa retraite de l’écriture. Aucun n’est mort au front, même s’il a affronté les critiques. Ils sont tous vivants.

Alors, de grâce, changez vos habitudes, ne serait-ce que pour moi, qui me tue à corriger le dernier par le nouveau, comme pour un vin, ou le plus récent, et cela depuis nombre d’années, sans faire autant d’adeptes que je le voudrais!

Pourquoi faire mourir ceux que vous semblez apprécier et dont vous attendez ponctuellement le nouveau livre?
Pourquoi me demander leur dernier livre, alors que parfois il s’agit même de leur premier? Dites-moi, je ne comprends pas. Ou alors, je comprends que la langue française est une fois de plus galvaudée. Et au désavantage des auteurs bien vivants.

Alors, si en 2006, vous les laissiez en vie? Ainsi que les chanteurs, les comédiens, les cinéastes, et autres créateurs?

Magritte, source d’inspiration

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:22

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J’ai découvert Magritte il y a longtemps. Je devais avoir 15 ans, en fait. Karine, ma correspondante de Tournai, que je n’ai pas pu rencontrer lors de mon voyage en juillet parce qu’elle partait en vacances quand j’arrivais, m’avait envoyé une carte postale de cette toile.

Première incursion dans le monde du surréalisme belge dont il tient toujours l’affiche. L’homme aux parapluies et aux décors inversés, avec ces portes qui ouvrent des maisons d’où surgissent des ciels, n’a pas fini de m’étonner et de me séduire. Il savait jouer avec l’imaginaire, comme peu. Nous déstabiliser pour nous permettre de voir en nous l’insoupçonné.

J’aime Magritte, celui qui a peint « Ceci n’est pas une pipe », mais aussi et surtout toutes ces toiles où la lumière tantôt diffuse tantôt éclatante jaillit d’un pan du décor inventé. J’aime Magritte depuis ce jour où il est arrivé dans mon univers grâce à une enveloppe ayant traversé l’océan.

Un jour, sûrement, une toile de Magritte m’inspirera une nouvelle. Ou folie, je ferai un recueil entier à partir de quelques-unes de ses toiles qui me livreront leur histoire. Tant et tellement d’histoires à vivre et à écrire. Une vie ne suffira pas.

27 décembre 2005

Jean-Luc Fonck… désopilant

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 19:11

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J’ai d’abord connu Jean-Luc Fonck par le groupe Sttellla, dont les chansons à textes étalent un humour noir et un cynisme rarement égalés, en même temps qu’une poésie qui lui appartiennent en propre. Qu’il s’agisse de Nagasaki ou de Torremolinos, les chansons de Sttellla sont acides et rythmées. Coup de cœur quand Patricia me les a fait découvrir.

Par hasard, sur le site des éditions Casterman, j’ai découvert que Jean-Luc Fonck, l’homme derrière Sttellla, avait commis deux recueils de nouvelles. Ses Histoires à délire debout portent bien leur titre. Il s’agit ici d’une suite de délires en passant du poisson rouge intelligent et confident aux balises du temps qui se déplacent dans un sens comme dans l’autre.

Ceux qui aiment l’ordre et n’aiment pas se laisser gagner par une imagination débridante vont perdre pied, c’est certain. Mais qui a envie de lire quelque chose de complètement désopilant va y trouver son compte. Les jeux de mots s’alignent en continu. On tourne les pages et on dévore. Chaque fois, on se dit que Fonck ne peut pas aller plus loin dans l’absurde et il en remet. Si bien qu’on sort de là en se demandant si on ne va pas acheter un poisson rouge.

Fonck sait jouer avec les mots et se joue de nous avec une certaine subtilité. Pas un grand livre, mais certainement une bonne thérapie pour sortir de la morosité.

Les sculptures de Comblain-au-Pont

Filed under: Mes histoires belges — Lali @ 14:09

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Pendant un an, j’ai rêvé de voir les sculptures laissées par les artistes en juillet 2004, car j’avais pu assister de loin à leur travail grâce aux photos que Jacques prenait ponctuellement pour moi.

2005 étant une année impaire, je me retrouvais donc à Comblain une année sans symposium, mais avec les vestiges des deux précédents. Et en compagnie d’Eugénie et de Nath, je voyais enfin, les sculptures qui s’étaient élaborées pendant deux semaines. Je pouvais les toucher, les admirer à loisir, les contourner, les examiner sous tous les angles. Emprunter le sentier qui mène au sommet et en voir surgir de nouvelles à chaque détour.

Ce fut un grand moment. Un de ces moments où l’attente se trouve enfin exaucée.

Je souhaite à tous de pouvoir aller les voir de près. Et plus encore: je souhaite à tous d’aller traîner en juillet dans les lieux où se tiendra le prochain symposium. J’y serai, enfin je l’espère. Il me tarde de voir les artistes à l’œuvre. De gravir à nouveau la route derrière la tour, de m’asseoir dans l’herbe et de contempler le paysage.

Il est des souvenirs qui font surgir un tel bonheur qu’ils donnent un sourire qui irradie.
L’après-midi à Comblain est un de ceux-là.

Beaucarne, à cause d’Alain

Filed under: Avec elles, avec eux... amitiés et projets — Lali @ 9:27

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Je ne me souviens pas souvent de mes rêves. Et pourtant, combien de fois ai-je été tirée du sommeil par une troublante impression que le rêve avait quelque chose de prémonitoire ou que je devais voir là un signe ? C’est ce sentiment-là qui m’anime ce matin au sortir du lit. Je retrouvais Alain, le pote de mes 20 ans, le fumeur de Gauloises, le poète de Gaspé, l’ami de Beaucarne.

Et nous prenions une bière ensemble, comme autrefois, on discutait théâtre et chanson, et l’amitié n’avait pas pris une ride. Pourtant, combien de temps depuis la dernière fois où nous nous sommes vus ? Je n’ose pas compter les années. Alain fait partie de ma toile, lui qui m’a initiée à Beaucarne, dont on écoutait les 33 tours rue Garnier en préparant les scènes qu’on devait présenter dans le cadre du cours d’esthétique théâtrale.

Je sais que je pourrais débarquer sans prévenir. Et que Marie-Viktore, qui a maintenant 15 ans, possède sûrement encore la boîte de bois peinte d’oursons que je lui avais offerte pour sa naissance. Qu’Antoine doit avoir hérité des yeux toujours en mouvement d’Alain. Et qu’il y a dans la maison de Douglastown de la musique, celle des chansonniers français, québécois et belges. Que Beaucarne y sévit sûrement toujours.

Je sais sans savoir. Je devine, je pressens, je ressens.
Il y a dans cette amitié les mots des poètes. Ceux de René Char et de Prévert. Les siens. Ceux de son recueil Transparole, automne 1982. Les miens. Ceux que nous avons échangés dans nos lettres ou ailleurs.

J’ai rêvé d’Alain et en moi l’idée de le retrouver ce matin. De commencer 2006 en entendant sa voix.
De lui dire que j’écris toujours et que Beaucarne fait toujours partie de ma vie.

26 décembre 2005

Orsay, toute première fois

Filed under: Ailleurs,Couleurs et textures — Lali @ 22:12

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Mars 1989, Paris, il faisait beau comme en été. J’avais couvert le salon du livre de Paris pour le magazine Livre d’ici et la chaîne culturelle de la radio de Radio-Canada. Je logeais chez Jasmine et Cathy.

Et comme lors de chacune de mes escapades à Paris, il me fallait un musée ou deux, pour être comblée. Ce fut Orsay. Ancienne gare dont la magnifique horloge trône sur le musée, celui-ci en bord de Seine, c’est l’un des plus beaux musées de Paris, autant par son architecture que la disposition et les éclairages des salles.

Qui aime les impressionnistes est comblé, bien entendu. Pourtant, de tous les Renoir et autres de mon parcours à travers les salles d’Orsay, c’est une toile d’un peintre nabi qui a retenu mon attention. Si bien que cette toile de Maurice Denis, j’en ai rapporté une affiche la représentant.

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Je vous avais promis un voyage au pays de la liberté lors de mon premier article. Voici la première incursion dans ma chambre à coucher, que j’appelle le pays de la liberté, avec cette reproduction que j’ai encadrée et qui constitue un des éléments-clés de mon coin-lecture. L’autre est mon fauteuil. Un fauteuil qui pourrait vous sembler bien banal, mais qui a son histoire. C’était celui de mon grand-père, celui qui était dans sa chambre lorsqu’il vivait avec nous. Celui-là même sur lequel il m’a appris à lire. Il devait donc être dédié au rôle que je lui ai conféré.

J’aime la peinture et les livres. Ils font donc partie de ce pays de la liberté dont je vous entretiendrai encore.

Écrire… et ainsi être en vie

Filed under: Qui est Lali? — Lali @ 16:06

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Écrire est peut-être l’une des rares choses que je sache faire correctement. Une pour laquelle j’ai un certain talent. Une qui me donne un plaisir incomparable. Une qui me donne les mots et leur quête, qui laisse place au rêve et qui sait créer des images, restituer une émotion ou inventer ce que je devine ou pressens.
C’est peut-être pourquoi je supporte rarement longtemps la compagnie des gens. Écrire est un acte solitaire. Écrire est, dans mon cas, si fort que je peux oublier de me nourrir et ne pas entendre le téléphone. Si puissant que je peux m’exclure d’une réalité connue, pour entrer dans un monde qui n’appartient qu’à moi, où rien ne m’atteint.

Rien ne sait m’exalter autant, me faire vibrer à un point tel que je n’ai plus peur de perdre mes repères le temps que durera le moment d’écriture. L’écriture n’est pas juste le geste d’aligner des mots; de plus en plus, c’est un état. Qui sait m’abstraire d’une situation inconfortable. Du genre qui m’aurait fait sortir de mes gonds, il n’y a pas si longtemps encore. Mais je ne me donne plus cette peine.

Dans le vacarme de conversations, d’ustensiles qui s’entrechoquent, de hauts-parleurs tonitruants, comme hier soir au restaurant, je disparais. Je suis dans ma tête, ne me laisse plus atteindre. Je mange, je me tais, je ne suis pas là, mais quelque part en train d’écrire. Je regarde et j’invente.

On peut dire ce qu’on voudra, je n’entends pas. Je suis dans mes souvenirs, ou dans l’histoire à écrire, sans besoin de quiconque. Lali la sauvage. Oui, sûrement. Lali, l’indomptable. Il y a bien des chances qu’on dise vrai en affirmant cela. Lali, qu’on n’apprivoise pas si facilement. Même si parfois on a cette impression.

Lali est heureuse avec les mots. Avec les livres et de quoi écrire. Et le jour où l’inspiration la quittera, où les mots n’auront plus le pouvoir de la faire trembler et de l’émouvoir, elle ne cherchera pas d’autre source. Elle s’éteindra, tout simplement. Mais je crois que ce jour est encore bien loin. Que trente ans à écrire n’ont pas réussi à faire vaciller la flamme. Même si je suis allée butiner ailleurs.

L’écriture a été, est et restera la grande passion de ma vie.

Jeu d’observation en Ardenne

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 13:18

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Quelque part en Ardenne, André-Marcel Adamek, ce fils de Flamand et de Normande, qui écrit depuis 40 ans, a créé les personnages touchants du Maître des jardins noirs.
Roman impressionniste autour de l’arrivée d’une jeune famille dans une région désertée où a autrefois sévi la peste, prétexte à des jeux d’observation plus qu’à des conversations, le roman verse aussi dans la légende.

Là où le jeu prend toute son ampleur et toute sa force est ce moment où l’auteur sait faire de nous un voyeur au même titre que le protagoniste du roman. Et cela se fait à notre insu, d’où le talent incontestable d’Adamek.

Roman noir aussi.
Mais surtout beaux moments d’écriture. Un de ces livres qui transportent.

Matin d’hiver

Filed under: États d'âme,Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 12:29

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Je viens d’aller marcher. Tout est blanc et un peu verglacé.
Mais il fait bon, pas trop froid et tout le quartier semble au ralenti. Les gens se remettent peut-être des excès de la fin de semaine ou alors font grasse matinée. J’avais donc les rues pour moi, la neige et le silence. Et l’appareil-photos pour croquer ma rue.
J’aime marcher. Aller à l’aventure, sans destination. Sans horaire, non plus.
L’été, il m’arrive de passer par le cimetière. J’aime ce lieu. Il a quelque chose de paisible. Ou alors, je pousse jusqu’au parc Maisonneuve avec un bouquin.

matindhiver

Peu importe le parcours. Peu importe la ville ou le bout de campagne où je suis. J’aime laisser mes pas décider, ne plus penser. Aller où le vent me pousse. Ici, ailleurs.
Et je suis rentrée, me suis fait un bol de café.

chez moi

Marcher et respirer l’air m’ont fait du bien. Je me sens calme, heureuse, pleine d’énergie, avec une envie folle d’écrire, de raconter, de partager mes histoires, mes coups de folie et mes images.
Et aussi de lire, de lézarder.
Les promenades ont toujours un effet bénéfique sur moi. Comme si je laissais dehors les soucis et les questions pour ne conserver que le bien-être.
Je me sens bien aujourd’hui. Pas besoin d’un monde parfait pour qu’il en soit ainsi. Juste de moments de bonheur, ici et là. Et de l’envie qu’il y en ait d’autres, beaucoup d’autres. Seule ou avec ceux que j’aime. Ici ou au delà de l’Atlantique.

25 décembre 2005

Bon anniversaire François !

Filed under: Avec elles, avec eux... amitiés et projets — Lali @ 14:28

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À toi, mon cousin, l’homme qui a des ailes, je souhaite en ce jour que la vie te les laisse et t’emporte là où tu voudras aller. Tu seras à jamais le plus beau de tous les cadeaux de Noël, car ce jour de 1967 est resté gravé en moi comme un moment précieux.

Nous nous voyons trop peu. La petite Émilie grandit et Sophie lui donnera en avril un petit frère.
Mais sache que tu es en moi, François. Et sache que je t’aime, non pas pour tous les moments partagés ou ta présence, mais bien pour tout ce que tu es, foncièrement.

Et de tous les moments entre nous, il est bien entendu que c’est la journée où nous avons volé ensemble qui restera le plus fort. C’est ce jour-là que j’ai compris ce qui avait tant animé Philippe, jusqu’à y laisser la vie. C’est ce jour-là aussi que j’ai compris que ça ne te quitterait jamais. Ce fut de toutes les heures passées ensemble les plus complices.

Et ces ailes que tu m’as prêtées, Paco, je ne te les ai jamais rendues. Elles sont restées dans ma tête et m’emportent où je veux. Pas de delta à affrêter. J’ai juste à fermer les yeux et me voilà repartie.

Vole, de toutes les façons, avec ou sans ailes fabriquées, ne t’arrête jamais, la vie est le plus beau de tous les voyages.

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